Fin de soirée [libre]

Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 02/10/2006

Le soleil se couchait lentement à l'horizon teintant le ciel de couleurs ocres et orangés. Peter était avec sa guitare, le regard rivé sur ce spectacle magnifique. Qu'il lui semblait loin le temps où il montait sur scène, où des filles qu'il ne connaissait pas se jettaient à ses pieds. Ca l'avait toujours effrayé, comment pouvait-on aimé une personne que l'on ne connait pas? Il poussa un soupir et prit sa guitare qu'il avait prénommée Dana, comme la claviériste qui lui avat ravi le coeur. Peter commença à aligner quelques accords, en profitant pour accorder l'instrument. Ses doigts coururent quelques instants sur les cordes égrenant des notes sans vraiment de liens entre elle. Et peu à peu, une chanson se mit à naître. Celle qui les avaient rendu célèbre, avec laquelle ils avaient raflé certaines récompenses musicales. Accompagné uniquement de la guitare, la voix cassée de Peter s'éleva doucement.

"Come break me down, bury me bury me
I'm finished with you.
Look in my eyes, you're killing me, killing me
All I wanted was you...
I tried to be someone else, but nothing seemed to change
I know now this is who I really am inside
Finally found myselve, fighting for a chance
I know now this is who I really am."

Les pieds s’enfonçant un peu plus dans le sable à chaque pas, Yulia marchait au bord de l’eau, profitant du spectacle d’un premier couché de soleil passé dans cette ville.
A cette heure ci il n’y avait plus personne à la plage, c’était le meilleur moment selon la jeune Russe, pas de touristes se déchaînant pour avoir la meilleure place, pas d’enfants courants partout, pas de sable qui vole lorsque certains secouent leur serviette, bref, la tranquillité.

Les chaussures à la main, toujours avec sa petite robe blanche, elle s’arrêta un bref instant en apercevant un jeune homme, à peine un peu plus loin qu’elle, une guitare à la main et fredonnant un air.
Après une petite hésitation, elle se dirigea vers ce dernier et lui souri une fois arrivée devant lui.
Désignant le sable à ses côtés, elle s’adressa à lui.

« Salut, je peut m’asseoir en ta compagnie ? »

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Le morceau s'achevait aussi doucement qu'il avait commencé. Avec une pointe de mélancolie et de tristesse douce-amère. Une forme de nostalgie comme un écho du temps passé. Il garda les doigts quelques instants encore contre les cordes de l'instrument qui avait accompagné sa voix avec une justesse agréable. Le ciel semblait en sang maintenant, les derniers rayons du couchant teintant le monde d'une irréelle couleur orangée.
Un chuintement se fit entendre derrière lui. Peter tourna doucement la tête dans la direction du son, pour voir le visage angélique d'une jeune femme. Avec un léger accent russe, elle lui demanda si elle pouvait s'installer à ces côtés. Etrangement, nuls cris hystériques dans sa demande, nul regard empli d'un amour perverti car unilatéral et destructeur. Peter semblait pour l'inconnue une personne normale. Cela lui procura un intense sentiment de quiétude et de sérénité. La célébrité avait parfois du bon, mais rien ne valait l'anonymat après l'effervescence des shows.
Il hocha la tête en lui adressant un demi-sourire, son regard cristallin toujours empli de cette tristesse qui ne le quittait plus. Aucunes de ses fans les plus sensées n'avaient été capables de lire dans ses prunelles si claires, aucune n'avait pu le toucher autant que l'avait touché la jeune claviériste de ses débuts. Il répondit à la jeune russe de sa voix cassée, avec un ton un peu trop las pour être feint.

"Bien sûr. Jusqu'à preuve du contraire la plage appartient à tout le monde."

Peter reporta son regard envoûtant sur l'horizon. La nuit n'allait pas tader à apparaître. Déjà quelques étoiles timides se mettaient à doucement scintiller au firmament. La lune était auréolée d'une légère chape de brume, sa lumière n'était encore pas assez suffisante pour faire concurrence au soleil qui mourrait.
Avec milles précautions, Peter déposa son instrument dans son étui. Ses gestes étaient plein de respect pour l'objet qui l'avait consacré. Il referma lentement la glissière de l'étui et poussa un soupir pour briser le silence qui venait de se créer entre les deux inconnus.

"La nuit s'annonce parfaite..."

Peter semblait presque s'adresser à lui même en prononçant ces mots. Il avait toujours aimé le mystère qui entourait depuis une éternité la nuit et son astre d'argent. Pendant la nuit, les gens laissaient paraître ce qu'ils étaient véritablement. C'était un instant plein de sincérité et de déception aussi. Il tourna la tête vers la jeune femme et se présenta.

"Je m'appelle Peter MacField."

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